Michel Bühler — Matin D’automne
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Текст Michel Bühler — Matin D’automne
Matin d’automne
L’herbe mouillée
Le vert profond
Des prés moutonne
Lourd de rosée
Vers l’horizon
Crêtes montagnes
Là-bas s’éloignent
Et puis s’en vont
Dans l’ vaste ciel
Le vieux soleil
Qui tourne en rond
Coteaux penchés
Où rien ne bouge
Et puis un son
Lointain clocher
Lointains toits rouges
Rares maisons
Depuis des jours
Derniers éclats
Fraîcheur de l’air
Depuis toujours
Creux et replats
Roches calcaires
Vague ruisseau
Plus guère d’eau
Entre ses pierres
Sous trois bouleaux
Quatre roseaux
Et la bruyère
Frênes foyards
Aux feuilles rousses
Sapins sévères
Brumes, brouillard
Plus rien ne pousse
Avant l’hiver
C’était ainsi
Il y a cent ans
Il y a mille ans
Chevaux, brebis
Vaches broutant
Dessus les champs
Milan royal
Qui plane beau
Qui passe lent
Pies qui râlent
Geais et corbeaux
Chacun chassant
Et tous ceux-là
Qu’on ne voit pas
Biches ou faons
Chamois prudents
Renards humant
D’où vient le vent
Et nous ici
Nous les passants
D’hier à demain
Avec nos vies
Et notre temps
Avec nos mains
Nous les rêveurs
Les orgueilleux
Et les malins
Avec nos cœurs
Nous dont il ne
Restera rien
Nous les passants
Trop oublieux
Mais pour certains
Dignes autant
Que faire se peut
Nous les humains
Matin d’automne
L’herbe mouillée
Le vert profond
Des prés moutonne
Lourd de rosée
Vers l’horizon